×

Quel mix énergétique dans les bâtiments tertiaires ?

Posté le 26 août 2024

L'évolution du mix énergétique des bâtiments tertiaires en France, qui englobe des secteurs comme les bureaux, les écoles, et les commerces, reflète les changements dans les politiques énergétiques, les avancées réglementaires et les exigences environnementales croissantes.

Ce secteur, historiquement énergivore, a vu sa consommation évoluer de manière significative, notamment avec la transition vers des modes de chauffage plus durables, la réduction de l'usage des énergies fossiles, et la montée en puissance des réglementations comme le Décret tertiaire.

 


L'Évolution du mix énergétique dans le secteur tertiaire


Selon une récente étude publiée par l'ADEME sur la performance énergétique du parc tertiaire français* (environ 1 milliard de m²), 57% des assujettis ont réalisé leurs démarches de déclarations des consommations sur la plateforme OPERAT de l’Ademe.

Parmi eux, l’évolution du mix énergétique est notable :


Consommation énergétique France, histogramme par type, TWh.


Gaz Naturel

Le gaz a été historiquement une source majeure pour le chauffage des bâtiments tertiaires. Cependant, sa part tend à diminuer progressivement au profit de solutions plus écologiques. Par rapport à l’année de référence déclarée sur OPERAT, la consommation de gaz a chuté de 40% en 2022 (de 31,2 TWh à 18,2 TWh). Corrélée avec « le contexte de crise énergétique accentué début 2022, marqué par les tensions sur les approvisionnements en gaz et la hausse des prix associés, ainsi qu’à un hiver particulièrement doux. ».

L’entrée en vigueur du Décret Eco Energie Tertiaire, depuis 2021, et la récente loi APER, qui incite à favoriser l’autoconsommation d’énergies renouvelables, explique aussi cette tendance.



Cependant l’évolution du mix énergétique varie selon la catégorie d’activité tertiaire. Ainsi, dans les bâtiments d’enseignement (écoles, collèges, lycées, universités) souvent anciens et énergivores, la part du gaz est toujours majoritaire (56%), contrairement par exemple aux bureaux (26%) ou au commerce (moins d’un quart du mix énergétique) :

Graphique mix énergétique secteurs activité France.


Électricité

L'électricité, initialement utilisée principalement pour l'éclairage et les équipements informatiques, a vu sa part augmenter, en particulier avec le développement de solutions de chauffage électrique, telles que les pompes à chaleur. Ainsi la part de l’électricité dans le mix énergétique tertiaire en 2022 s’élève à 62%, contre 54% dans l’année de référence moyenne déclarée.

La consommation électrique globale, elle, diminue en raison de l’impact des crises successives récentes : inflation des prix de l’énergie et premiers effets du plan de sobriété mis en place fin 2022 par le gouvernement.


Évolution des modes de chauffage

Le chauffage représente une part prépondérante de la consommation énergétique dans les bâtiments tertiaires (plus de 50% en moyenne).

Voici les principales évolutions observées :

  • Transition vers les pompes à chaleur : Les pompes à chaleur, qui utilisent l'énergie de l'air, de l'eau ou du sol pour chauffer les bâtiments, sont de plus en plus adoptées. Elles offrent un rendement énergétique très élevé par rapport aux chaudières traditionnelles au gaz ou au fioul. Cette technologie permet également de réduire les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi aux objectifs climatiques nationaux.
  • Abandon progressif du fioul : Le fioul, autrefois largement utilisé, est en nette diminution en raison de son impact environnemental élevé. Les bâtiments tertiaires tendent à remplacer ces anciennes chaudières par des systèmes plus performants et moins polluants, comme les chaudières gaz à condensation ou les pompes à chaleur. Son niveau de consommation a été divisé par 2 d’après les statistiques de l’Ademe.
  • Développement du chauffage urbain : Les réseaux de chaleur, qui peuvent fonctionner à partir de sources d'énergie renouvelables (biomasse, géothermie) ou de récupération, se développent dans les zones urbaines. Ce mode de chauffage collectif est particulièrement adapté aux grands ensembles tertiaires, offrant une solution à la fois efficace et écologique.


Comment respecter le Décret tertiaire ?

Promulgué dans le cadre de la loi Elan en 2018, le Décret tertiaire impose aux propriétaires et exploitants de bâtiments tertiaires de réduire leur consommation énergétique de manière significative dans les années à venir. Cet objectif s'inscrit dans une démarche plus large de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de transition énergétique en France.

Les obligations du Décret tertiaire sont doubles :

  • Objectifs de réduction de la consommation énergétique : Les bâtiments concernés doivent réduire leur consommation d'énergie finale de 40% d'ici 2030, 50% d'ici 2040, et 60% d'ici 2050 par rapport à une année de référence choisie entre 2010 et 2019.
  • Flexibilité et trajectoire d'amélioration continue : Les exploitants peuvent choisir entre deux approches pour atteindre ces objectifs : soit une réduction en pourcentage de leur consommation par rapport à une année de référence, soit l'atteinte d'un seuil absolu de consommation d'énergie par type de bâtiment. Cette flexibilité permet d'adapter les efforts selon l'état initial du bâtiment et les moyens techniques disponibles.

L'impact du Décret tertiaire est majeur sur l'évolution du mix énergétique des bâtiments tertiaires. Les gestionnaires sont poussés à investir dans des rénovations énergétiques, à moderniser leurs équipements et à intégrer des solutions de production d'énergie renouvelable comme le solaire photovoltaïque.

Pour prioriser ces travaux, l’outil clé est l’audit énergétique : les audits énergétiques sur notre logiciel SAAS Data MARC permettent de simuler la mise en œuvre d’un scénario prédéfini ou composer son bouquet d’actions avec projections financières et gains d’énergies, selon vos ROI et objectifs liés au Décret Tertiaire.

Chez Sobre Energie, nos audits digitalisés sont intégrés dans notre plateforme de management énergétique, au sein d’un module spécifique.


Vers un mix énergétique plus vert et résilient

L'avenir du mix énergétique des bâtiments tertiaires en France s'inscrit clairement dans une logique de transition écologique. Les bâtiments doivent devenir de moins en moins énergivores tout en se décarbonant en augmentant leur part d'énergies renouvelables.

  • Développement de l'autoconsommation : De plus en plus de bâtiments tertiaires s'équipent de panneaux solaires pour réduire leur dépendance au réseau et maximiser l'utilisation d'une énergie renouvelable locale.
  • Utilisation des outils numériques : Les outils de gestion de l'énergie (GTB - Gestion Technique du Bâtiment) permettent d'optimiser la consommation énergétique en temps réel, en ajustant les besoins en chauffage, en éclairage et en ventilation selon l'occupation des bâtiments.


En conclusion, l'évolution du mix énergétique des bâtiments tertiaires en France est caractérisée par une transition vers des sources d'énergie plus durables, une amélioration continue de l'efficacité énergétique, et un cadre réglementaire de plus en plus exigeant. Ces transformations sont essentielles pour répondre aux enjeux climatiques tout en garantissant le confort et la performance économique des bâtiments tertiaires.