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Prix de l’énergie : ce qui vous attend cet hiver

Posté le 22 août 2023

Entreprises, l’énergie vous coûtera-t-elle plus cher cet hiver que l’année dernière ?

Même si la situation a connu une nette amélioration depuis un an, les prix de l’énergie, et de l’électricité en particulier, devraient rester élevés cet hiver pour les entreprises. Décryptage.

Ce qui pourrait toujours faire grimper les prix de l’énergie des entreprises cet hiver

Après un hiver 2022-2023 marqué par l’envolée des cours de l’énergie, la crise énergétique en Europe s’est atténuée. Elle est néanmoins loin d’être terminée. Les prix de l’énergie sont partis pour rester durablement élevés et les entreprises sont parmi les premières à le sentir.

Pour l’hiver à venir, plusieurs facteurs saisonniers, climatiques et économiques pourraient encore provoquer de nouvelles flambées des prix. Une sécheresse prolongée en Europe risque d’entraîner, par exemple, une diminution de la production hydroélectrique et même nucléaire. Une forte reprise économique en Chine couplée à un hiver très rigoureux sont d’autres facteurs susceptibles de raviver les tensions sur les marchés de l’énergie, a prévenu l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Pour ces raisons, les pouvoirs publics français comme européens maintiennent pour cet hiver des consignes de sobriété énergétique, un levier d’action désormais incontournable pour les entreprises comme pour les particuliers. Cet hiver et à long terme.

Hiver 2024 : pour les entreprises, les prix de l’électricité vont rester élevés

Bien que les cours du marché de l’électricité en Europe aient fortement diminué en un an, ils restent historiquement hauts. Le prix de gros du MWh se situait autour de 100€/MWh au mois de juillet, contre 40€/MWh avant la crise sanitaire, et après des pics au-delà de 700€/MWh courant 2022.

Le gouvernement français a confirmé de son côté la fin progressive du bouclier tarifaire sur l’électricité d’ici à début 2025. Si les TPE peuvent encore en bénéficier, les autres entreprises doivent opter pour des contrats de vente d’électricité réservés aux clients professionnels, dont les prix ne reviendront pas de sitôt à leur niveau d’avant-2022.

Comment expliquer une telle persistance de prix de l’électricité élevés ? Par une production d’électricité d’origine nucléaire toujours en-deçà de son niveau normal tout d’abord. L’objectif de production nucléaire annoncé par EDF pour 2023 se situe entre 300 et 330 TWh, contre 279 TWh en 2022. Or, la production des centrales nucléaires françaises atteignait 413 TWh en 2018 . Conséquence : le pays devra continuer à importer des électrons cet hiver, en achetant sur les marchés européens une électricité devenue chère.

Il est à noter que l’ampleur de la hausse de la facture d’électricité pour une entreprise dépend du type de contrat et de la date à laquelle elle l’a signé. Certains contrats à prix fixe signés avant 2022 restent favorables, car basés sur des niveaux tarifaires calculés avant la flambée des prix, mais ces contrats vont s’éteindre naturellement avec le temps. Les mécanismes sont donc bien différents de ceux des contrats particuliers.

Vers un retour à la normale des prix du gaz

Du côté du gaz naturel, la fièvre est passée. Les cours mondiaux retrouvent leurs niveaux habituels, après le pic historique enregistré l’an passé. En substituant le gaz russe par d’autres sources d’approvisionnement, notamment le GNL américain, et en optimisant le stockage, l’Europe a résisté.

La sobriété a aussi joué un rôle important. Engie a jugé « remarquable » la réduction de la consommation énergétique l’hiver dernier, avec une baisse de la consommation de gaz naturel, hors effet climat, estimée à 13 %. Les stockages de gaz ont quant à eux retrouvé des niveaux très satisfaisants depuis le printemps et devraient être pleins à la fin du mois d’août, a rassuré Engie.

Sauf hiver particulièrement rigoureux, les entreprises devraient donc bénéficier dans les mois à venir de prix du gaz proches de leur niveau d’avant la guerre en Ukraine. Une bonne nouvelle pour la compétitivité européenne.

Prix de l’énergie : quelles aides cet hiver pour les entreprises ?

La tendance globale est claire : elle est à la baisse progressive des aides publiques pour les entreprises. Les pouvoirs publics n’ont pas encore précisé ce qu’il en sera en 2024, mais en attendant, certaines aides énergétiques à destination des entreprises ont été prolongées jusqu’au 31 décembre 2023. Parmi elles :

  • Le bouclier tarifaire sur la facture d’électricité pour les TPE. Il concerne les très petites entreprises de moins de 10 salariés, dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 2 millions d’euros et disposant d’un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kilovoltampères (kVA). Le bouclier tarifaire limite la hausse des Tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRV), qui augmentent quand même de 10% au 1er août 2023.
  • L’amortisseur électricité, réservé aux TPE, PME et collectivités territoriales non-éligibles aux TRV et donc au bouclier tarifaire. Il prend en charge 20 % environ de la facture totale d’électricité, à condition que le prix unitaire de la part énergie atteigne au moins 350 €/MWh
  • Le Guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité, destiné aux entreprises de toutes tailles dont les factures d’électricité ou de gaz naturel ont fortement augmenté.
  • Le cautionnement des contrats de fourniture d’énergie, réservé aux ETI et grandes entreprises. Il s’agit d’un fonds de garantie publique lancé en mars 2023 à destination des entreprises fortement consommatrices de gaz ou d’électricité.