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Data centers : encadrer leur essor pour limiter l’énergie

Posté le 8 juillet 2025

 Data centers : un développement fulgurant à encadrer pour maîtriser la consommation énergétique  

Avec le développement de l’IA, les centres de données se développent fortement. Que représentent ses usages en termes de consommation énergétique ? Quels leviers pour optimiser ses impacts ? Sobre Energie fait le point. 


Une croissance spectaculaire du nombre de data centers en France

Les data centers, longtemps concentrés dans des zones spécifiques (Ile-de-France, Lyon), connaissent aujourd’hui une expansion sans précédent sur l’ensemble du territoire français. Selon Les Échos, l’Hexagone disposait de plus de 200 centres de données il y a 3 ans, près de 350 aujourd’hui soit une croissance de +75 % en seulement trois ans, à en croire l’association France datacenter.

À Marseille, le développement est si rapide que la ville est devenue la cinquième destination mondiale pour l’implantation de data centers*.

Cette explosion s’explique par plusieurs facteurs :

  • La digitalisation massive des entreprises et des services publics.
  • L’essor de l’intelligence artificielle, du cloud computing, de la vidéo à la demande et de l’IoT.
  • Une stratégie nationale de souveraineté numérique (cloud de confiance, cybersécurité).

Ce mouvement transforme les bâtiments abritant ces centres en actifs immobiliers stratégiques. Mais il soulève également de fortes préoccupations énergétiques. 


Des data centers énergivores… et réglementés 

Des chiffres qui interpellent

D’après un rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) publié en avril 2025 :

  • Les data centers consommaient 415 TWh d’électricité en 2024
  • Cette consommation devrait doubler d’ici 2030, notamment sous l’effet de l’IA et du calcul intensif pour atteindre 900 TWh, soit l’équivalent de celle du Japon actuellement
  • D’ici 2026, les seuls data centers européens pourraient représenter jusqu’à 7 % de la demande d’électricité du continent.

En France, les chiffres sont tout aussi parlants.

Selon le rapport « Bilan OPERAT 2022-2024 » de l’ADEME :

  • Les activités liées aux serveurs et à l’IT représentent à peine 0,1 % des surfaces tertiaires déclarées, mais 2,2 % de la consommation énergétique totale.
  • Le ratio moyen de consommation atteint 2 477 kWh/m²/an, soit 20 fois plus que des bureaux classiques.


Un cadre réglementaire qui s’applique pleinement 

Les data centers sont assujettis au Décret Tertiaire (article 175 de la Loi ELAN) :

Ils doivent réduire leur consommation énergétique de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050, par rapport à une année de référence.

Ils doivent déclarer chaque année leurs consommations sur la plateforme OPERAT, comme tout bâtiment tertiaire > 1 000 m².

Le Décret BACS, en vigueur depuis 2021, impose en outre l’installation de systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) pour améliorer la performance des systèmes CVC. 



Les leviers d’action pour réduire l’impact énergétique des data centers

Valoriser la chaleur fatale

Les climatiseurs pour refroidir les salles serveurs génèrent une grande quantité de chaleur. Cette énergie thermique peut être :

  • Récupérée et réinjectée dans des réseaux de chaleur urbains (RCU) ou dans des bâtiments voisins.
  • Utilisée pour chauffer des piscines, logements, serres agricoles ou bâtiments publics.

La récente loi DDADUE, adoptée en avril 2025, vient assurer, en droit français, l’effectivité des obligations des propriétaires et des exploitants des data centers prévues par la directive européenne 2023/1791 relative à l’efficacité énergétique :

  • Les data centers d'une puissance installée supérieure ou égale à 1 mégawatt doivent valoriser la chaleur fatale qu'ils produisent.
  • Les centres de données dont la puissance installée est supérieure ou égale à 500kW, doivent désormais transmettre les informations administratives, environnementales et énergétiques relatives à leur exploitation sur une plateforme numérique mise en place par la Commission européenne. Ces mêmes informations doivent être mises à la disposition du public.

Les sanctions peuvent aller d'une mise en demeure à une amende en cas de non-conformité persistante, avec publication sur internet de l'acte administratif prononçant les sanctions.

Des gestes techniques clés à adopter :

  • Refroidissement adiabatique, free cooling ou immersion cooling.
  • Alimentation électrique redondante ultra-efficiente (UPS, PUE < 1,3).
  • Détection et extinction automatique des serveurs inactifs.

Le PUE (Power Usage Effectiveness) est un bon indicateur : passer de 1,8 à 1,2 peut diviser par 2 les consommations non IT.


Suivre et piloter ses consommations en continu

Un système de management énergétique avancé est indispensable pour :

  • Identifier les anomalies de consommation.
  • Comparer les performances intersites.
  • Piloter les actions correctives.

La solution DATAMARC NEO, recommandée par l’Observatoire de l’Immobilier Durable, permet de :

  • Consolider automatiquement les données énergétiques.
  • Repérer les bâtiments prioritaires où réaliser des audits énergétiques
  • Visualiser les écarts par rapport aux objectifs du Décret Tertiaire.